Caractérisation moléculaire de deux nouvelles espèces de Begomovirus monopartite infectant la tomate dans les îles du sud-ouest de l'océan indien

Suite à la première épidémie de Tomato yellow leaf curl virus (Begomovirus, Geminiviridae) à La Réunion en 1997, une enquête a été menée sur les cultures maraîchères des îles du sud-ouest de l'océan Indien, afin d'évaluer les risques sanitaires liés aux bégomovirus. Des campagnes de prélèvement de feuilles de tomate présentant des symptômes de feuille en cuillère, de jaunissement et de nanisme, ont été effectuées à Madagascar en 2001, dans les archipels des Comores (Mayotte, Anjouan et Grande Comore) en 2003-04 et des Seychelles (Mahé) en 2004. L'utilisation d'un couple d'amorces dégénérées spécifiques des bégomovirus qui amplifient la partie centrale du gène de la protéine de capside (CP) a permis de détecter par PCR la présence de bégomovirus dans de nombreux échantillons foliaires. Sur la base de la séquence de la CP, certains isolats pouvaient être provisoirement classées dans deux nouvelles espèces au sein du genre Begomovirus: (1) le Tomato leaf curl Madagascar virus (ToLCMGV) détecté à Madagascar dans trois régions de la côte ouest, Miandrivazo, Morondava et Toliary et (2) le Tomato leaf curl Mayotte virus (ToLCMYV) détecté à Mayotte, sur la côte est à Dembeni et sur la côté ouest à Combani et Kahani. Ce dernier a également été détecté aux Seychelles à Mahé et dans le nord de Madagascar à Namakely et à Ambilobe. La distinction de deux nouvelles espèces a été confirmé par la séquence complète de l'ADN-A de deux isolats du ToLCMGV-[Morondava] et -[Toliary] de Madagascar, de deux isolats du ToLCMYV-[Dembeni] et - [Kahani] de Mayotte et d'un isolat réunionnais du TYLCV-Mld[RE]. A l'exception de l'isolat Toliary, le pouvoir infectieux des clones viraux a été vérifié par agroinfection de jeunes plants de tomate. Ces clones agroinfectés provoquent des symptômes typiques de nanisme et de feuilles en cuillère comparables à ceux observés au champ, et sont transmissibles par aleurode B. tabaci. Ceci suggère que l'ADN-A représente l'intégralité du génome de ces virus. Des recherches de composants B et beta à l'aide d'amorce PCR à spectre large ont été infructueuses. L'étude des relations phylogénétiques montre que le ToLCMGV et le ToLCMYV appartiennent au groupe Africain des bégomovirus monopartites et qu'ils sont génétiquement proches des bégomovirus africains du manioc (bipartites) et méditerranéens de la tomate (monopartites). Contrairement au TYLCV qui a été introduit à La Réunion, ces deux nouvelles espèces virales semblent endémiques de la région: la plupart des îles du sud ouest de l'Océan Indien hébergent au moins une des deux espèces, la diversité intra espèces est relativement importante et les deux espèces sont plus proches l'une de l'autre que des autres bégomovirus. (Texte intégral)

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Détails bibliographiques
Auteurs principaux: Delatte, Hélène, Naze, Florence, Granier, Martine, Reynaud, Bernard, Peterschmitt, Michel, Lett, Jean-Michel
Format: conference_item biblioteca
Langue:fre
Publié: CNRS
Sujets:H20 - Maladies des plantes,
Accès en ligne:http://agritrop.cirad.fr/540280/
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Description
Résumé:Suite à la première épidémie de Tomato yellow leaf curl virus (Begomovirus, Geminiviridae) à La Réunion en 1997, une enquête a été menée sur les cultures maraîchères des îles du sud-ouest de l'océan Indien, afin d'évaluer les risques sanitaires liés aux bégomovirus. Des campagnes de prélèvement de feuilles de tomate présentant des symptômes de feuille en cuillère, de jaunissement et de nanisme, ont été effectuées à Madagascar en 2001, dans les archipels des Comores (Mayotte, Anjouan et Grande Comore) en 2003-04 et des Seychelles (Mahé) en 2004. L'utilisation d'un couple d'amorces dégénérées spécifiques des bégomovirus qui amplifient la partie centrale du gène de la protéine de capside (CP) a permis de détecter par PCR la présence de bégomovirus dans de nombreux échantillons foliaires. Sur la base de la séquence de la CP, certains isolats pouvaient être provisoirement classées dans deux nouvelles espèces au sein du genre Begomovirus: (1) le Tomato leaf curl Madagascar virus (ToLCMGV) détecté à Madagascar dans trois régions de la côte ouest, Miandrivazo, Morondava et Toliary et (2) le Tomato leaf curl Mayotte virus (ToLCMYV) détecté à Mayotte, sur la côte est à Dembeni et sur la côté ouest à Combani et Kahani. Ce dernier a également été détecté aux Seychelles à Mahé et dans le nord de Madagascar à Namakely et à Ambilobe. La distinction de deux nouvelles espèces a été confirmé par la séquence complète de l'ADN-A de deux isolats du ToLCMGV-[Morondava] et -[Toliary] de Madagascar, de deux isolats du ToLCMYV-[Dembeni] et - [Kahani] de Mayotte et d'un isolat réunionnais du TYLCV-Mld[RE]. A l'exception de l'isolat Toliary, le pouvoir infectieux des clones viraux a été vérifié par agroinfection de jeunes plants de tomate. Ces clones agroinfectés provoquent des symptômes typiques de nanisme et de feuilles en cuillère comparables à ceux observés au champ, et sont transmissibles par aleurode B. tabaci. Ceci suggère que l'ADN-A représente l'intégralité du génome de ces virus. Des recherches de composants B et beta à l'aide d'amorce PCR à spectre large ont été infructueuses. L'étude des relations phylogénétiques montre que le ToLCMGV et le ToLCMYV appartiennent au groupe Africain des bégomovirus monopartites et qu'ils sont génétiquement proches des bégomovirus africains du manioc (bipartites) et méditerranéens de la tomate (monopartites). Contrairement au TYLCV qui a été introduit à La Réunion, ces deux nouvelles espèces virales semblent endémiques de la région: la plupart des îles du sud ouest de l'Océan Indien hébergent au moins une des deux espèces, la diversité intra espèces est relativement importante et les deux espèces sont plus proches l'une de l'autre que des autres bégomovirus. (Texte intégral)