La tomate d'industrie au Sénégal : performance de la production et enjeux pour la filière

La culture irriguée de la tomate industrielle représente actuellement environ 1400 ha dans la vallée du fleuve Sénégal. Malgré un environnement institutionnel et technique a priori favorable, la production reste irrégulière et insuffisante pour satisfaire les capacités des deux usines de transformation et le marché national estimé à 10 000 tonnes de concentré. Les performances technico-économiques des unités de production ont été évaluées pendant la campagne 1997/98 au travers d'une enquête conduite sur 88 exploitations situées dans 4 types d'aménagements hydro-agricoles. Une étude sur les causes de variation du rendement initiée en 1999 complète ce diagnostic. Les pratiques culturales des agriculteurs se sont révélées très variables par rapport aux recommandations de l'encadrement. La moyenne des rendements était de 18,2 t/ha avec un potentiel excédant 50 t/ha. Le niveau global des charges était de 320.000 F CFA/ha comprenant surtout l'engrais, le travail du sol et l'irrigation. Une meilleure maîtrise de l'itinéraire technique semble prévaloir sur les petites parcelles qui ont présenté les meilleurs rendements. La moyenne générale des revenus est de 350.000 F CFA/ha mais 22% des parcelles subissent des pertes. La taille réduite des parcelles (0,35 ha en moyenne) limite le gain perçu par les producteurs. Malgré ces performances mitigées, la filière est compétitive et rentable. La relance de la production paysanne conduite par le Comité national de concertation sur la filière tomate industrielle apparaît liée à une réelle évolution des techniques culturales, à une meilleure organisation de la filière et au soutien des partenaires publics et privés de celle-ci (encadrement, recherche, crédit, fournisseurs, industriels). La course aux surfaces semble révolue et l'accroissement de la production passerait par l'augmentation des rendements avec une nécessaire intensification et une maîtrise des facteurs de production.

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Bibliographic Details
Main Authors: Huat, Joël, David-Benz, Hélène
Format: article biblioteca
Language:fre
Subjects:F01 - Culture des plantes, Q02 - Traitement et conservation des produits alimentaires, E16 - Économie de la production, Solanum lycopersicum, tomate, production, importation, structure de production, pratique culturale, coût de production, rentabilité, secteur agroindustriel, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_4475, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7805, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6200, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3815, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6209, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2018, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6202, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6214, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_208, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_6970,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/477825/
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Description
Summary:La culture irriguée de la tomate industrielle représente actuellement environ 1400 ha dans la vallée du fleuve Sénégal. Malgré un environnement institutionnel et technique a priori favorable, la production reste irrégulière et insuffisante pour satisfaire les capacités des deux usines de transformation et le marché national estimé à 10 000 tonnes de concentré. Les performances technico-économiques des unités de production ont été évaluées pendant la campagne 1997/98 au travers d'une enquête conduite sur 88 exploitations situées dans 4 types d'aménagements hydro-agricoles. Une étude sur les causes de variation du rendement initiée en 1999 complète ce diagnostic. Les pratiques culturales des agriculteurs se sont révélées très variables par rapport aux recommandations de l'encadrement. La moyenne des rendements était de 18,2 t/ha avec un potentiel excédant 50 t/ha. Le niveau global des charges était de 320.000 F CFA/ha comprenant surtout l'engrais, le travail du sol et l'irrigation. Une meilleure maîtrise de l'itinéraire technique semble prévaloir sur les petites parcelles qui ont présenté les meilleurs rendements. La moyenne générale des revenus est de 350.000 F CFA/ha mais 22% des parcelles subissent des pertes. La taille réduite des parcelles (0,35 ha en moyenne) limite le gain perçu par les producteurs. Malgré ces performances mitigées, la filière est compétitive et rentable. La relance de la production paysanne conduite par le Comité national de concertation sur la filière tomate industrielle apparaît liée à une réelle évolution des techniques culturales, à une meilleure organisation de la filière et au soutien des partenaires publics et privés de celle-ci (encadrement, recherche, crédit, fournisseurs, industriels). La course aux surfaces semble révolue et l'accroissement de la production passerait par l'augmentation des rendements avec une nécessaire intensification et une maîtrise des facteurs de production.