Diversité, écologie et évolution des plantes monocaules de Nouvelle-Calédonie

L'évolution convergente des formes de croissance est un phénomène fondamental reliant l'écologie et l'évolution des plantes. Remarquablement illustré dans plusieurs systèmes insulaires, ce phénomène n'a jamais été clairement identifié en Nouvelle-Calédonie, pourtant connue pour la richesse et l'originalité de sa flore. Par une approche combinant architecture des plantes, traits fonctionnels, taxonomie, phylogénie et données environnementales, cette thèse analyse l'histoire évolutive de la monocaulie, une forme de croissance mal connue, en Nouvelle-Calédonie. Les monocaules sont des plantes autoportantes ligneuses dont les fonctions majeures sont assurées par une seule tige apparente. En Nouvelle-Calédonie, elles sont représentées par 182 espèces dicotylédones appartenant à 41 genres et 30 familles et sont souvent menacées d'extinction. L'évolution répétée de la monocaulie en Nouvelle-Calédonie, issue d'au moins 31 événements d'apparition, est l'un des cas les plus remarquables de convergence en milieu insulaire. Dans le genre Atractocarpus, la monocaulie est apparue récemment deux à trois fois via diverses réductions des branches en inflorescences, montrant l'importance des processus hétérochroniques dans l'évolution des formes de croissance. La monocaulie est fortement corrélée à plusieurs traits démontrant des contraintes majeures dans la coordination fonctionnelle. L'évolution de la monocaulie est fortement associée aux forêts denses humides et au substrat ultramafique, et pourrait avoir contribué à la diversification des lignées par des phénomènes de partitionnement de niche. La remarquable convergence de la monocaulie en Nouvelle- Calédonie peut s'expliquer par quatre hypothèses majeures liées (i) à la structure particulière des forêts denses humides (en lien avec les cyclones) favorisant l'exploration unidirectionnelle de l'espace, (ii) aux contraintes édaphiques liées aux substrats ultramafiques induisant une paupérisation architecturale, (iii) à l'absence historique de grands brouteurs, auxquels les monocaules sont particulièrement sensibles, et (iv) à la persistance des forêts denses humides lors des épisodes glaciaires (servant de refuges pour ces espèces sensibles) et leur expansion post-glaciaire (fournissant de nombreuses opportunités écologiques).

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Bibliographic Details
Main Author: Bruy, David
Format: thesis biblioteca
Language:fre
Published: Université de Montpellier
Subjects:F50 - Anatomie et morphologie des plantes, F70 - Taxonomie végétale et phytogéographie, K01 - Foresterie - Considérations générales, F40 - Écologie végétale, écologie forestière, évolution, tige, anatomie végétale, morphologie végétale, forêt humide, forêt dense, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3044, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_2745, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_7390, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5954, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_13434, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_35654, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_1373981049431, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_5155, http://aims.fao.org/aos/agrovoc/c_3081,
Online Access:http://agritrop.cirad.fr/593101/
http://agritrop.cirad.fr/593101/1/ID593101.pdf
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