Le monde du silence

La privatisation de la recherche agricole au cours de ces dernières années a peut-être eu des avantages en termes de ressources disponibles pour les chercheurs, mais elle a introduit un silence insidieux dans la communauté scientifique. Les réseaux de recherche en Afrique qui étaient actifs et ambitieux — même s’ils n’avaient pas les mêmes niveaux de financement — ont commencé à se taire. Depuis trois ans, les chercheurs du Ghana et du Zimbabwe se plaignent que la privatisation de la recherche les force à limiter leurs échanges avec leurs pairs. Le phénomène s’est accentué ces derniers mois avec, en Côte d’Ivoire par exemple, la privatisation du Centre national de la recherche agronomique (CNRA) où des intérêts privés détiennent la majorité des capitaux et des votes au sein du conseil d’administration. Ce silence a fait une première victime parmi les revues scientifiques. Apomixis Newsletter, bulletin créé en 1989 pour encourager les échanges d’information entre les chercheurs travaillant sur la reproduction sexuée sans fécondation chez les plantes, a annoncé sa cessation de parution fin 1999. Le directeur de la publication, Yves Savidan, explique : 'De nouvelles barrières ont été élevées. La plupart des groupes qui travaillaient sur l’apomixie se sont soudain retrouvés dans un nouvel environnement où règnent les règles de propriété de l’information et de confidentialité. Espérons des jours meilleurs. Nous avons partagé de très bons moments.'

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2000
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/62299
https://hdl.handle.net/10568/99660
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