Le vrai problème de la vulgarisation, c'est le message

Le vrai problème de la vulgarisation, c'est le message René Rabezandrina, du département Agriculture à l'université d'Antananarivo, Madagascar, commente le « Point de vue » sur la vulgarisation paru dans Spore 72, p. 11. « De nombreuses méthodes participatives, telles que vulgarisation diffuse ou de masse, vulgarisation par paysan pilote ou par groupes de contact (formation et visites), etc., ont été conçues par des responsables très compétents, des experts de grandes institutions internationales, pour être transmises au personnel de vulgarisation qui les a ensuite appliquées dans son travail. On n'a jamais pu dire que les paysans africains sont moins éveillés que d'autres paysans [...] et sont incapables de voir où se trouve leur intérêt. Si l'on considère que les vulgarisateurs 'émetteurs' sont des personnes intelligentes, que les méthodes adoptées et cautionnées par des spécialistes ne doivent pas toutes être mauvaises et que les paysans 'récepteurs' ne sont pas particulièrement obtus, il est permis de se demander ce qui ne va pas. Depuis trente ans, nous continuons à chercher la méthode pour faire passer le message, alors que le vrai problème vient de ce message : il n'est pas suffisamment intéressant pour que le paysan l'adopte de façon définitive. L'effort n'est plus à faire dans la recherche d'un nouveau programme de formation du personnel de vulgarisation, programme dont la réussite est loin d'être garantie, mais [consiste] à trouver des messages qui permettent de satisfaire le désir profond du paysan : travailler physiquement moins, tout en gagnant davantage. Des thèmes tels que l'agroforesterie utilisant des arbres fruitiers rentables ou la plantation de canne à sucre qui est une spéculation à très haute valeur ajoutée n'ont jamais bénéficié de l'appui des vulgarisateurs officiels, mais ont été adoptés spontanément par les paysans malgaches, contrairement à des techniques de repiquage en ligne du riz ou de sarclage manuel à la houe — sarclage qui obligerait le riziculteur à faire faire à cette houe des centaines de kilomètres dans la boue pour sarcler un hectare, s'il suivait les instructions du vulgarisateur. »

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1998
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/60941
https://hdl.handle.net/10568/99650
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