Réseaux d'information agricole :

La création de réseaux est un concept à la mode qui a obtenu le soutien de nombreux bailleurs de fonds. Ainsi, 13 réseaux d'information travaillant pour un développement agricole durable se sont récemment réunis en Europe pour former une organisation : AGRINET. Ces réseaux sont basés pour la plupart dans des pays du Sud et regroupent 15 000 membres . L’intérêt pour les réseaux, manifesté depuis peu par les bailleurs de fonds, a entraîné une multiplication des bulletins et publications. Même si ces derniers sont d'un niveau satisfaisant, il me semble qu'il est temps de tirer parti des possibilités offertes par l'informatique afin de permettre une plus grande synergie. Dans sa forme la plus simple, le réseau d'information est un groupe d'institutions ou d'individus qui échangent des informations sur des thèmes d'intérêt commun. Les réseaux assurent un grand nombre de fonctions de diffusion analogues, telles que la publication de revues professionnelles et la mise au point de médias audiovisuels, mais à mon sens, ce qui les caractérise, c'est leur souci de favoriser l'interaction entre leurs membres. Je considère pour ma part que les réseaux offrent les avantages spécifiques suivants l'opportunité : plus que les revues, les réseaux s'attachent au présent et au futur immédiat et publient les résultats et les informations sur l'avancement des travaux en cours afin d'encourager le contact entre leurs membres. la sélection et l'information : les agriculteurs sont confrontés à deux problèmes : l'accroissement considérable du volume des informations publiées, d'une part, et des difficultés de plus en plus grandes à distinguer celles qui sont essentielles et à y accéder, d'autre part. Les réseaux tentent de résoudre ces problèmes en se concentrant sur un domaine étroitement ciblé.une bonne capacité de réaction : les réseaux regroupent généralement des personnes désireuses de faire partager leurs connaissances. Le coordinateur est prêt à répondre aux demandes de renseignements des membres. des publications informelles: de nombreuses expériences riches d'enseignements ne sont pas publiées et les personnes susceptibles d'être intéressées ne les connaissent pas. Les réseaux encouragent les praticiens à faire part de leurs travaux. D'après l'expérience que j'en ai, on peut distinguer les réseaux selon : le degré de formalité : se limitent ils à des échanges informels ou publient ils un annuaire et/ou un bulletin et des documents et, le cas échéant, de quelle nature et avec quelle fréquence ? la hiérarchie : leur objectif est il de répondre aux besoins des praticiens ou ont ils une fonction structurée en relation avec d'autres institutions ou réseaux ? leurs activités principales : sont ils centrés sur un produit, une discipline ou une sous discipline en particulier ou bien traitent ils de problèmes plus généraux ? leur mode de fonctionnement : les bulletins semblent être un moyen quasi universel de communication des réseaux. Mais les échanges se font aussi dans le cadre d'ateliers et de groupes de travail comme ceux du Réseau Recherche Développement. Quel est l'avenir pour les réseaux ? Certaines des conditions sine qua non d'un développement régulier et plus durable des réseaux semblent déjà évidentes. Premièrement, les réseaux ne constituent pas la panacée. Certains services, comme la rédaction de résumés d'ouvrages et la collecte et la recherche de publications, exigent un savoir faire et du matériel spécialisé. Les réseaux devraient permettre à leurs membres d'y accéder directement et susciter une demande des utilisateurs au lieu de tenter de leur fournir directement. Deuxièmement, des informations plus précises sur les activités des réseaux en cours et à venir sont nécessaires pour les membres des réseaux comme pour les coordinateurs d'autres réseaux afin d'éviter la multiplication inutile d'efforts et d'identifier les lacunes à combler. L'objectif de tous les réseaux est d'être interactif. Le support imprimé signifie que les membres reçoivent un nombre limité d'informations. L'informatique sous ses diverses formes permet un accès synergique à un plus grand nombre d'informations: grâce aux messageries électroniques, il est possible de transférer des documents et d'organiser des 'téléconférences' avec plusieurs participants ; les bases de données, qu'elles soient bibliographiques, statistiques ou de type annuaire, sont accessibles à tous, même aux utilisateurs de microordinateurs, grâce à des liaisons modem. Elles permettent d'effectuer des recherches ; grâce au CD ROM, il est possible de faire des copies sur disquettes de bibliographies ou de publications et de les expédier vers les bibliothèques des pays du Sud. Nous sommes tous conscients que certains problèmes dans les pays en développement sont loin d'être résolus mais je suis convaincu que l'informatique offre un potentiel considérable. La réalisation de ce potentiel de façon productive et équitable constitue un défi que les réseaux devront s'attacher à relever. Les opinions émises dans cette tribune libre n'engagent que leurs auteurs. Elles ne sauraient être attribuées au CTA.

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Bibliographic Details
Main Author: Farrington, John
Format: News Item biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 1992
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/60807
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