Relever les défis de l’exportation

Relever les défis de l’exportation Introduction suggérée Les consommateurs européens apprécient de plus en plus les mangues fraîches mais il est difficile d’en accélérer l’approvisionnement, car les agriculteurs vivent loin des centres d’exportation. Alors, jusqu’à une période récente, les mangues n’étaient pas commercialisées en grandes quantités et pourrissaient sur place. De plus, les agriculteurs récoltent rarement les fruits eux-mêmes : les sous-traitants appelés aussi cueilleurs ou pisteurs, prennent ce qu’ils pensent être commercialisable, règlent l’agriculteur en conséquence, transportent les fruits à la station fruitière de l’exportateur, parfois située à des centaines de kilomètres et l’exportateur ne paie que pour les fruits sélectionnés. Enfin, les supermarchés européens, qui constituent un débouché énorme pour les mangues fraîches, exigent une qualité bonne et constante, un approvisionnement hebdomadaire fiable et recherchent de plus en plus des garanties quant aux normes sociales et biologiques de base, ce que les petits producteurs seuls ne peuvent garantir. Consciente de tout cela, la firme Fruiteq au Burkina Faso a réussi à contourner ces difficultés en suivant le modèle des coopératives et en traitant directement avec les organisations paysannes. Ce sont ces dernières qui s’attachent les services des sous-traitants. De plus la qualité est constante et Fruiteq a même réussi à décrocher le label « commerce équitable ». Pour en savoir plus, Adama Zongo, notre journaliste a rencontré un autre Adama Zongo mais celui-là travaille à Fruiteq et il en est même le directeur ! Début de la bande : « Fruiteq est un outil d’exportation au service des …» Fin de la bande : «….qui évite toute polémique avant la fin de la campagne. » Durée de la bande : 4’54 Annonce de fin : Cette émission vous était proposée par le CTA. Transcription Zongo Fruiteq est un outil d’exportation au service des organisations de producteurs et des importateurs. Le consommateur européen paye en plus du prix de la mangue une prime par kilo, comme prime de développement aux organisations de producteurs. Alors nous avons apporté des changements à trois niveaux, au niveau de la gestion organisationnelle, au niveau de la confiance entre nous, les producteurs et l’importateur, et au niveau de la qualité. Alors Fruiteq connaît donc tous les producteurs en Côte d’Ivoire, au Burkina et au Mali et au-delà de la commercialisation, les employés de Fruiteq maintiennent de bons rapports familiaux avec les producteurs pour établir plus de confiance. Fruiteq s’assure qu’il y a un équilibre entre les organisations de producteurs et l’importateur. L’un des premiers facteurs, c’est les bonnes pratiques de management basées sur la délégation et le contrôle qualité. Deuxièmement c’est la motivation des employés qui est basée sur la qualité du produit à l’arrivée. Ensuite le contrôle qualité qui est effectué par une agence indépendante de Fruiteq, de l’importateur et du producteur pour assurer la qualité et résoudre les problèmes de qualité qui pourraient intervenir, et la gestion opérationnelle qui est basée sur un tableau de bord avec des contrôles hebdomadaires de rentabilité. Et enfin, nous avons contractualisé toutes nos expéditions avec des experts logisticiens qui nous permettent de garantir la livraison de nos containers à temps au client et c’est ça qui est un garant de la fiabilité de nos expéditions entre nous et l’exportateur. Zongo L’on a noté que les cueilleurs sont maintenant intégrés dans le système. Qu’est-ce qui explique ça ? Zongo Les cueilleurs qui sont communément appelés pisteurs ont longtemps été perçus par les producteurs comme des escrocs qui cherchent à profiter de leurs productions. Pourtant c’est un maillon très important dans la chaîne des acteurs parce que ce sont des professionnels de la récolte : ils savent comment organiser la récolte et quelle est la qualité désirée par les exportateurs. Alors nous avons suscité une collaboration entre eux et les organisations de producteurs, ils sont intégrés au niveau des organisations de producteurs comme prestataires de services pour gérer les aspects de la récolte à leur compte. Zongo Alors qu’est-ce que ces changements ont donné comme résultats ? Zongo Alors aujourd’hui les effets positifs se sentent : en 2001, le Burkina exportait seulement autour de 200 tonnes et en 2007 on a pu exporter 3000 tonnes et Fruiteq a joué un rôle très déterminant dans ce succès, dans l’évolution de ces volumes puisqu'en 2007 nous avons exporté 1200 tonnes pour un chiffre d’affaires de 648 millions. Les producteurs et leur communauté ont donc bénéficié sous différentes formes de cette évolution. Les producteurs ont reçu un prix fixe standard, leurs communautés ont reçu une prime de commerce équitable : en 2007 les communautés, par exemple les communautés de producteurs, ont reçu 48 millions de francs qui ont été utilisés pour construire des pharmacies, pour acheter une ambulance, acheter des fournitures, bref pour des activités de développement de la communauté. Et l’importateur est satisfait parce qu’il reçoit son produit à temps et ce sont également des produits de qualité et donc ça a bénéficié à tout le monde. Zongo Monsieur Zongo, dites-nous comment se font les transactions entre Fruiteq et les organisations de producteurs ? Zongo Alors les organisations de producteurs assurent la récolte et le transport à la station de conditionnement à Bobo. Une semaine avant la récolte, on leur fait une avance à la hauteur de 70 % de la valeur du produit qui leur est commandé dans la semaine. Cette avance est versée dans leur compte bancaire pour payer les producteurs individuels au niveau des vergers : ça c’est une première au Burkina. Les producteurs et organisations de producteurs étant payés à la qualité des mangues-export, nous faisons le point à la fin de la semaine et nous versons le solde de la semaine dans leur compte. Ensuite on leur fait une autre avance pour la semaine suivante et ainsi de suite. Zongo Alors cela dit, quelles sont les améliorations à apporter ? Zongo C’est au niveau de la gestion des activités d’exportation, de la gestion de la qualité de la mangue export et de la fixation des prix qu'on doit pouvoir arriver avec les producteurs à un système de fixation des prix qui évite toute polémique avant la fin de la campagne. Fin de la bande.

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Bibliographic Details
Main Author: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
Format: Audio biblioteca
Language:French
Published: Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation 2008
Online Access:https://hdl.handle.net/10568/59644
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