Devenir « libre » grâce au logement social ?: Appropriations bushinenguées à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane)

Dans cet article, j’analyse les appropriations du logement social par les classes populaires bushinenguées à Saint-Laurent-du-Maroni, en montrant comment les enjeux du gouvernement de la maison sont étroitement liés aux modes de gouvernement étatiques. Pour leurs occupants, les logements sociaux matérialisent une ascension sociale et une intégration urbaine, voire une émancipation conjugale pour les femmes : ce « changement de vie » leur permet de devenir « libres » (frey). Les habitants réalisent des marquages de l’espace extérieur et/ou intérieur et revendiquent l’aménagement du quartier. Les aménagements qui leur sont apportés font l’objet d’une dénonciation de la part des autorités françaises, selon des frontières de classe, race et nationalité. Les enjeux de « gouvernement de la maison » mêlent donc indissociablement les rapports de pouvoir internes au groupe de parenté et au couple, et les tensions entre habitants bushinengués et administrations françaises du logement.

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Bibliographic Details
Main Author: Léobal,Clémence
Format: Digital revista
Language:French
Published: Centro em Rede de Investigação em Antropologia - CRIA 2020
Online Access:http://scielo.pt/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0873-65612020000300008
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